MEMBRE DU CFC
Conférence
26 décembre 2018
Le travail de Caroline Besse reprend les codes de la calligraphie et de la médecine traditionnelle chinoise pour éclairer le lien entre la perception visuelle et le ressenti corporel, de quelle manière le trait et la couleur résonnent en chacun de nous.
La série de papiers japonais peints à la main présentée lors de la journée thématique du Sensolier propose ainsi une expérience sensitive sur la plénitude respiratoire.
Chaque trait horizontal “Yi” est exécuté à l’encre noire dans un geste d’ouverture diaphragmatique lent et attentif pour imprégner l’œuvre. Ce jeu d’encre s’enrichit des tonalités douces et naturelles des minéraux broyés, amplifiant l’intention du peintre et sa perception par le spectateur.
Différenciation chromatique des produits destinés à un marché dit féminin.
Alors que des études montrent que le rose n’est pas une couleur particulièrement aimée des femmes, la déclinaison de pro- duits initialement neutres en version féminine s’appuie systématiquement par une différenciation chromatique rose. Ce pro- cédé permet aux industriels d’entretenir un marché dit féminin et générateur de bénéfices supplémentaires.
Alors que les féministes dénoncent cette particularisation stéréotypique du féminin qui s’accompagne souvent d’une hausse de prix (la « taxe rose »), le « marché rose » continue d’intéresser femmes et jeunes filles qui continuent d’acheter ces produits.
J’aimerais ici énoncer quelques principes :
Les couleurs primaires, longtemps partagées entre jaune – rouge – bleu, et rouge – vert – bleu, doivent désormais être considérées en tant qu’antagonistes : blanc et noir – jaune et bleu – vert et rouge, selon la théorie de Hering.
Les ensembles colorés se développent en arborescence, et résultent de la combinaison des primaires de Hering. Ils sont en nombre limité à cause de la fusion et de l’aléatoire.
Les fusions optiques sont intermédiaires entre additif et soustractif, on les appelle « proportionnelles ». C’est le cas le plus fréquent dans la vision des couleurs.
Rendre hommage, c’est parcourir son Panthéon. Cette série est née un peu par hasard suite à la découverte de réminiscences dans certaines de mes photographies. Une fois ces découvertes faites, m’est venue l’idée de rendre hommage à des inconnus, des thématiques comme le touriste inconnu sont alors apparus.
J’ai alors découvert que cette thématique était une forme de point de vue sur mes images et simultanément sur notre société. Cette série est, par conséquent, devenue une série transversale qui traverse ces différentes thématiques. En effet, d’abord destiné à un homme, l’hommage peut cependant aussi être adressé à un événement, un lieu ou encore une chose. Il est parfois ironique, respectueux, (ir)révérencieux, comme dans le cas de l’hommage chiffonnée à Andy Wahroll. Certes cette ironie était auparavant déjà présente, ce- pendant, je n’avais pas encore songé à rendre un hommage ironique… Rendre hommage n’est pas une activité sérieuse.
« Inventairer, Hommage.. à » interroge aussi la différence entre le plagiat, la parodie et la copie, Rendre hommage, c’est aussi honorer les légendes dans les deux sens du terme car bien souvent, cet hommage est imprécis s’il n’est pas légendé. C’est donc aussi poser la question de l’image et de son contenu, c’est faire un inventaire semblable à un inventaire à la Prévert. Comme dans toutes images, la ressemblance peut être formelle ou spirituelle pour reprendre le mot de Kandinsky. Cette série est donc une mise en scène de la question de l’image et de son contenu.
Ce travail est aussi un prolongement de Regard sur l’image, mon essai sur la compréhension de l’image…